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Chronique | Knights of Sidonia (Tsutomu Nihei)

Nihei pour les nuls
« En a-vant combatant de la lumièèèèè-re, notre vie vous l’avez entr-e vos… » Euh… Désolé. En relisant Knights of Sidonia j’ai immédiatement eu un petit coup de revival version Robotech. Ah, Robotech ! THE anime avec des pilotes d’avions-robots combattants des extraterrestres ! Ça ne date pas d’hier certes mais les mechas est un peu au manga ce que le jeu de mot est à Astérix, une base incontournable. Celui qui n’a pas lu ne serait-ce que quelques pages ou vu quelques séries de ce genre, ne peut pas affirmer sans rougir connaître la bande dessinée ou l’animation japonaise. Pourtant, j’ai été surpris de voir Tsutomu Nihei se lancer dans une longue série (déjà 11 volumes au japon) de ce style. Tellement surpris que je suis même allé vérifier si mon cerveau ne me jouait pas des tours. Tsutomu Nihei, auteur du mythique Blame ou du court Abara… C’était bien lui. Un auteur dont l’univers pourrait aisément se qualifier de SF punk apocalyptique. Un univers toujours particulier qui fait appel aux angoisses, aux songes, se basant souvent sur des métaphores plus complexes. Bref, dans mon monde de lecteur, Nihei est un chaînon entre la BD grand public et indépendante, un créateur exigeant demandant des efforts à son lecteur. Il m’a d’ailleurs bien souvent laissé à la porte.
Ultra-monde et... litchi
C’est vous dire si j’avais quelques appréhensions à l’entame de ma lecture de cette saga spatiale. Mais très vite, j’étais rassuré par un départ plutôt classique : un vaisseau perdu, une menace qui plane, un jeune héros… Tout commençait bien même si le trait des visages et la multiplication des personnages rendaient parfois la lecture un peu complexe. C’est du Nihei me disais-je, un petit effort. Nous découvrons donc Sidonia en même temps que notre héros. Un monde vaste, riche et surprenant, ponctué d’humains androgynes, de clones et de manipulation génétique. Durant mille ans, la technologie humaine a bien évolué. Mais son monde, recréé de toute pièce dans le ventre de Sidonia (avec même un véritable monde marin, c’est vous dire la taille du vaisseau), est encore assez proche de la Terre des origines. D’ailleurs, l’auteur nous gratifie entre les chapitres de quelques Vues de Sidonia montrant ainsi toute la diversité de ce monde.

Le diable est dans les détails
Partant de ce principe de départ, l’auteur ponctue donc son récit de combat épique avec ces êtres venus d’ailleurs. Sans surprise, Nagate répond aux attentes placées en lui par la mystérieuse Amiral de Sidonia. Mais Knights of Sidonia n’est pas qu’une suite très classique de combats et de lasers dans l’espace. S’ils font partie du décor, les scènes à l’intérieur de Sidonia ont une importance croissante. Ceux qui ont déjà lu Tsutomu Nihei savent qu’il ne peut se contenter d’une ligne droite dans son scénario, ou du moins pas sous cette forme. Au fur et à mesure de la lecture, l’histoire gagne en effet en épaisseur et ce qui apparaissait jadis comme une partie du décor devient peu à peu un élément important d’une intrigue qui dépasse plus largement la guerre contre les Gaunas. Quant à Nagate, son attirance-répulsion pour ces extraterrestres interroge sur la nature même de ces derniers… Bref, nous entrons donc dans une sorte de jeu de guerre, jeu politique, thriller qui rend l'ensemble à la fois plus complexe et plus passionnant.
Knights of Sidonia (6 volumes parus, série en cours au japon) Scénario et dessins : Tsutomu Nihei Editions Glénat, 2013 Public : Ados-Adultes Pour les bibliothécaires : une série qui a déjà dépassé les 10 volumes au Japon. Mais l'auteur n'est pas un habitué des séries à rallonge. A mon avis série importante dans ce genre.
Chronique | La Dynastie Donald Duck T1 (Carl Barks)




Titre : La dynastie Donald Duck : sur les traces de la licorne et autres histoires (5 volumes parus) Collection : Intégrale Carl Barks Editions : Glénat, 2010, 29€ Editions originales : Disney Public : Jeunesse Pour les bibliothécaires : un grand classique de la bande dessinée mondiale. Un maître tout simplement.
Chronique | Le Bleu est une couleur chaude
scénario et dessins de Julie Maroh
Editions Glénat (2010)
Public : A partir de 15/16 ans
Pour les bibliothécaires : cet album fait tout simplement partie de ma bédéthèque idéale. Comme ça c'est réglé. Prix du public Angoulême 2011 (14,90€)
"Si j'avais été un garçon, Clém' serait tombé amoureuse de moi quand même..."
Clémentine a 15 ans et se rend à son premier rendez-vous galant lorsqu’elle croise une jeune femme aux cheveux bleus dans la rue. Quelques mois plus tard, alors qu’elle est entrainée dans un bar gay par son meilleur ami, elle la retrouve. Elle s’appelle Emma. C'est un coup de foudre et le début d’une histoire d’amour à la fois douloureuse et profonde entre les deux jeunes femmes…



Dans le fond…
Immergés. T1 : Gunther Pulst (scénario et dessins de Nicolas Juncker, Glénat, Label Treize Étrange)
Aujourd’hui BD historique ! Comme je vous l’avais déjà dit, l’histoire en BD, ça ne m’a jamais vraiment enthousiasmé. J’ai certainement eu des traumatismes d’enfance en tombant sur de la pseudo-BD promotionnelles types « L’histoire de la ville/région/grands hommes en BD » aussi pauvre en matière de dessin que de scénario. Et puis le trait ultra-réaliste, autant j’admire le coup de crayon autant ça ne me transporte pas dans des sphères insoupçonnables de l’émotion… Mais arrêtons ici la critique pour nous pencher sur la chronique de cet album de Nicolas Juncker.
Ce premier tome d’Immergés est d’abord le portrait d’un homme : Gunther Pulst dit "Papy", 39 ans, maître diesel, à quelques mois de la retraite. Il est dur à la tâche, râleur impénitent, passant ses nerfs sur le jeunôt incompétent qu’on lui a mis dans les pattes, pas vraiment la star de l’équipage (au contraire). Sur la terre ferme, ce n’est pas l’extase non plus. Il habite seul avec sa vieille mère acariâtre et semble amoureux de la femme de son meilleur ami, mécano dans la marine marchande.
Immergés est également le portrait d’un groupe. Dix-neuf hommes venant d’horizons divers et tous embarqués dans la même galère. Ils n’ont rien d’autre en commun sauf l’angoisse ou la révolte lorsqu’ils apprennent que la SS fait une enquête sur eux. Pourquoi ? Question politique répondent les uns, pour débusquer les communistes répondent les autres.
Et Immergés, c’est surtout une tentative de portrait de la société allemande à l’été 1939 par le biais inattendu d’hommes qui la vivent à la fois de l’intérieur par leurs missions mais aussi de l’extérieur par leur éloignement du quotidien et des réalités de l’Allemagne. Des hommes en manque de repères sur la terre ferme, comme peut l’être Gunther qui semble plus à l’aise entre ces machines qu’à la table du dîner entre Anja et sa mère.Hormis l’histoire et ses portraits imbriqués, Immergés est aussi une atmosphère graphique surprenante (c’est un peu une marque de fabrique du label). Dans son album, Nicolas Juncker utilise son dessin épais, ses couleurs sombres, ses personnages poussés dans la caricature, comme des éléments de narration supplémentaires. Pas besoin de dialogue pour percevoir l’effet terrifiant du commandant SS sur les marins, pas besoin de démonstration pour sentir la pression sur les épaules des marins sur la terre ferme.
En conclusion, un premier tome vraiment réussi à la fois plaisant et angoissant qui, je l’espère, en appelle d’autre du même acabit.
PS : merci à Aurélie et à son mari pour ce prêt très bien vu.
A lire : je ne suis pas toujours d’accord avec eux en matière de BD mais là... Une critique de Télérama
A écouter : une interview de Nicolas Juncker sur le blog Temps de livre
A découvrir : les livres du très bon label Treize Etrange (racheté par Glénat récemment)
Cercle vicié…




800ème chronique d’IDDBD !


In Bidot veritas…






Flor de Luna T.1



La nouvelle série de Corbeyran : c’est l’Amérique !




