Coyote est mort.
J’ai découvert Coyote avec le premier volume Litteul Kévin au Lycée. Il était l’un des rares auteurs BD d’humour – avec Gotlib – capable de me faire pleurer de rire en pleine librairie. A une époque, avec les copains, nous connaissions par cœur les meilleures répliques de ses histoires. Un « au revoir » s’accompagnait d’un « Bonne bourre » et les « Morue c’est affectueux, Kévin peut témoigner j’adore le poisson » n’étaient pas rares. Un de ses dessins ornaient même mon mémoire de maîtrise à la fin de mes études.
Un trait dans l’héritage direct d’un Uderzo passé à la mode Fluide Glacial, un sens de l’humour à la fois brute et tendre à l’image de sa personnalité, c’était un personnage de la bande dessinée francophone. Lors d’une dédicace à Angoulême, il m’avait expliqué qu’il imaginait ses personnages vivre leur vie en dehors de ses albums. Aujourd’hui Kévin, Chacal, Sophie, Mammouth et tous les autres doivent un peu tirer la tronche au Sli-bar. Allez les potos, vous n’êtes pas seuls à avoir le cœur gros.
Franchement, plutôt qu’exiger la peine de mort pour un oui ou pour un non, on ne devrait pas plutôt instaurer une obligation de vie pour les artistes qui nous font rire aux éclats, qui nous apportent simplement de la joie ? La vie est décidément mal fichue.
Entre nostalgie et tristesse, je le répète une dernière fois comme pour m’en persuader : Coyote est mort. Il va falloir faire avec.