Elle a vécu et grandi avec eux avant de choisir de partir pour étudier en ville, découvrir autre chose. Elle était dans les montagnes de La Soule, au milieu du pays Basque. Elsa est partie, ses amis sont restés. Pourquoi ? Pourquoi décide-t-on de rester ? Par choix ou parce que ça va de soi ?

« Il faut avoir un pays, ne serait-ce que pour avoir le plaisir d’en partir. Un pays ça veut dire ne pas être seul et savoir que chez les gens, dans les arbres, dans la terre, il y a quelque chose de nous qui même quand on n’est pas là, nous attend patiemment ». Ces mots empruntés à Cesare Pavese (La lune et les feux) sont les premières paroles prononcées par la réalisatrice elle-même. Véritable fil rouge de ce film, cette voix off nous sert de guide dans ce pays qui semble un peu hors de ce monde contemporain, urbain, où l’on prône mobilité et vitesse.

Pourquoi ses amis sont-ils restés dans leur région natale ? Pour chercher une réponse, elle parcourt les magnifiques paysages basques, filme ses amis entre eux, en famille, dans leurs activités et montre dans le même temps cette fameuse culture basque. Sans jamais tomber dans une démonstration d’un régionalisme exacerbé digne de la balade des gens qui sont nés quelque part de Georges Brassens, la réalisatrice montre tout ce qui unit ces jeunes adultes à une culture bien vivante. Au-delà des traditions, c’est bien un art de vivre qui est transmis de génération en génération. Et si certains, comme elle, s’interroge ou se sont interrogés sur l’opportunité de départ, d’autres ne se posent même pas la question. « Parce que je suis bien » explique l’un d’entre eux. « Parce qu’il n’aurait pas pu faire de rugby à Marseille ou à Lyon » répond le père d’un autre. On sourit devant cette logique évidente.

Mais en contrepartie, Elsa Oliarj-Inès montre aussi le poids de cette société et de cette forme de « contrat social » à remplir pour « être d’ici ». On ressent entre les mots la difficulté de porter cet héritage et le tiraillement entre les univers. Une sociabilité obligatoire symbolisée par ces fêtes du samedi soir, répétitive mais liant les membres d’une même génération.

A seulement 24 ans, Elsa Oliarj-Inès signe un film d’une grande maîtrise. (photo : Gilles Choury)

Au bout du compte, je salue le beau travail de réalisation conclut par une très belle scène finale très révélatrice. Ce film trouve un équilibre entre l’environnement et l’humanité des personnes filmés. Je n’oublierai pas non plus le très bon travail d’écriture avec des textes à la fois sobres et justes. Faire un film de cette qualité à seulement 24 ans promet de belles choses pour l’avenir. J’aime l’idée, malgré l’ethnocentrisme logique vu le sujet, de cet écho qui résonne en chacun d’entre nous. Qu’importe nos origines mais qu’est-ce qui nous attache (ou non) à notre région natale ? S’il ne cherche pas véritablement à cette question, Dans leur jeunesse, il y a du passé donne des pistes à explorer.

A voir : la fiche du film sur Zaradoc
A lire : un portrait de la réalisatrice sur EHKZ

Dans leur jeunesse, il y a du passé
Réalisateurs : Elsa Oliarj-Inès
Durée : 52
Production : Zaradoc films / France TV / Aldudarrak bideo
Année de production : 2014

Privacy Settings
We use cookies to enhance your experience while using our website. If you are using our Services via a browser you can restrict, block or remove cookies through your web browser settings. We also use content and scripts from third parties that may use tracking technologies. You can selectively provide your consent below to allow such third party embeds. For complete information about the cookies we use, data we collect and how we process them, please check our Privacy Policy
Youtube
Consent to display content from - Youtube
Vimeo
Consent to display content from - Vimeo
Google Maps
Consent to display content from - Google
Spotify
Consent to display content from - Spotify
Sound Cloud
Consent to display content from - Sound