Scénario et dessins de Turf
Éditions Delcourt, Collection Terres de légendes (1993)
7 volumes (série terminée)
Public : A partir de 14 ans. Amateur de fantasy
Pour les bibliothécaires : Pas indispensable. Même si d’une certaine qualité, série vieillissante.

Avant chronique : vous connaissez IDDBD, on vous dit un truc et le lendemain c’est le foutoir ! Comme j’ai promis à mes collègues de K.BD de pondre une chronique sur La Nef des fous au mois de septembre, je fais donc une exception dans le mois consacré à la BD américaine. Voici donc une chronique… d’une série qui ne m’a qu’à moitié convaincu en plus !

Au royaume des imbéciles…

En l’an 627, le roy Clément XVII d’Oxfols règne sur le royaume d’Eaux-folles avec l’insouciance propre aux monarques peu concernés. Heureusement, le Grand Coordinateur Ambroise veille sur le bon fonctionnement du royaume. Cependant, ce dernier convoite un peu plus que Chlorente, la fille du roi. Dans ce royaume où la folle mécanique cohabite avec les principes féodaux, les évènements vont se dérouler très vite… jusqu’à dévoiler l’incroyable vérité.

Le premier tome de La Nef des fous publié en 1993 s’inscrit complètement dans la qualité historique des premières années de la collection Terres de Légendes. A savoir des récits de fantasy plutôt originaux, devenus des références pour plusieurs d’entre eux (Garulfo, De Capes et de Crocs et surtout Légendes des contrées oubliées), agrémentés de dessins réalistes cherchant à surprendre et étonner. Bref, une bande dessinée grand public de qualité, une sorte de Poisson Pilote pour amateur de fantasy.

Et La Nef des fous respecte ces principes. Le scénario est très original, cherchant sans cesse le contrepied. Les bons mots, clins d’œil (le signe des insurgés rappelant un logo de maison d’édition bien connu, les petits monstres bleus, les robots…) et multiplications de personnages haut-en-couleur, sont légions. Turf s’amuse à rendre les méchants sympathiques et lance des pistes narratives à l’emporte-case.

Et c’est justement pour cette raison que ma lecture de La Nef des fous n’a jamais été totalement accomplie. Si plusieurs passages sont très bon, Turf multiplie un peu trop les pistes et perd en cohérence (relative vu le titre). Bref, il part souvent dans le tout et le n’importe quoi. Bien entendu, on comprend son but : nous perdre puis nous retrouver en fin de parcours. Mais au bout de la route, c’est épuisé qu’on y parvient tant on passe du coq à la rivière et de la chaudière au tonneau. Comment ça, ça n’a rien à voir ? Ben oui justement, c’est la structure narrative de Turf. Dans un univers aussi riche (car rendons à César ce qui… bref), j’aurais apprécié un peu de calme de temps à autre.

En matière de dessin, si les décors sont globalement superbes, les personnages me laissent un peu dubitatifs : expressions très caricaturales, postures des personnages rigides sur les premiers albums. Dans l’ensemble, on sent le passage du temps (ce qui a malheureusement touché pas mal d’albums de cette collection) en particulier sur les couleurs qui sont vraiment marqués début des années 90. On est loin de la qualité de couleurs d’un album d’Alim le tanneur par exemple. Mais la technique et les goûts esthétiques ne sont plus identiques.

La Nef des fous porte très bien son nom tant la folie règne dans ses pages. Toutefois, pour moi, la série a mal vieilli. On ne peut pas reprocher à Turf la recherche d’originalité mais la multiplication des pistes narratives m’a très vite lassé. Dans le même genre et la même collection, je conseillerai plutôt le très bon Horologiom.

A noter : cette chronique s’inscrit dans le challenge BD de Mr Zombi auquel IDDBD participe !

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