Scénario de Warren Ellis
Dessins de Ben Templesmith
Editions Delcourt, 2007. (Contrebande)
Public : Adulte, amateur de roman (très) noir et de glauque puissance 10000
Pour les bibliothécaires : Un très bon début de série. Même si c’est un tome 1, il peut se lire seul.

Justicier perdu

De l’autre côté du pont, Snowtown est un quartier-ville où la violence, la pauvreté et la folie sont vécus au quotidien. C’est ici que débarque Richard Fell, lieutenant de police. Dès son emménagement, il découvre la réalité de cette ville et se plonge lui ainsi que son lourd secret dans la partie de la plus obscure de cette zone de non-droit.

Après Transmetropolitan, nous nous plongeons encore dans l’œuvre dérangeante de Warren Ellis. Si avec Spider Jerusalem il dressait le portrait d’un journaliste déjanté et exubérant dans une ville futuriste, avec Richard Fell en revanche, nous sommes dans le portrait plus classique du flic introverti. Même si le propos est sans doute moins ambitieux, disons plus classique surtout, on retrouve la même qualité d’écriture. Les intrigues des huit histoires de ce premier volume (seul paru à ce jour en France) n’ont rien d’anecdotiques et tiennent autant aux personnages principaux qu’aux seconds rôles. Les habitants de Snowtown portent tous en eux, sur leurs visages ou leurs attitudes, une espèce de malédiction répandue dans les rues de la ville. L’univers dans lequel le lieutenant Fell évolue se situe à la frontière entre réalité et cauchemar, une ville hors du temps et de l’espace. Il y règne constamment une atmosphère oppressante grâce (ou à cause) du dessin incomparable de Ben Templesmith. Et ce choix de dessinateur est totalement judicieux, il suffit de voir son travail sur 30 jours de nuit, pour vraiment comprendre que Warren Ellis ne pouvait pas trouver mieux. Avec son dessin haché, torturé et ses choix de couleurs absorbant totalement la lumière le plongeon est immédiat.

Là encore, Warren Ellis ne ménage pas son lecteur et l’entraîne véritablement dans des histoires plus dures les unes que les autres. Je me garderais bien d’y chercher quelques explications. Cependant, chez lui il n’y a jamais d’écriture gratuite et de là à voir dans sa ville perdue une image des ghettos… je vous laisse vous faire un avis sur la question.

Fell est donc à conseiller à des âmes non-sensibles, prêtes à se plonger dans un univers riche et dérangeant. Un monde hors du temps où personne n’aimerait ne serait-ce que passer. Pourtant, comme l’écrit Richard Fell dans son journal: « 7h. C’est ici que je vis. ET vous n’êtes pas personne à mes yeux. Aucun de vous« . Une définition du héros.

A lire : l’excellente chronique de sceneario.com

A noter : cette chronique s’inscrit dans le challenge BD de Mr Zombi auquel IDDBD participe !

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